Christer Strömholm à l’Hôtel de Sully / by herwannperrin

 
 
Voilà voilà, l’hôtel de Sully qui est déjà un lieu à humer par temps de pluie ou de brumes, présente le photographe suédois en réhabillant une ancienne exposition de 1965 (A ma mémoire) avec quelques autres pièces intéressantes. L’influence des surréalistes a été considérable sur Christer Strömholm dans sa vocation mais au-delà ; on retrouve un portrait de Duchamp dans cette exposition, l’homme au cigare, en réflexion, pensif ou désabusé, c’est selon… et puis bon nombre des photographies, dans
 
Il y a des transsexuels dans cette approche photographique car à leur rencontre, il en fera un livre « Les Amis de la Place Blanche », il déclare dans le dépliant qui va bien avec cette belle exposition «  je ne m’y étais jamais intéressé. Nous nous sommes rencontrés par hasard, et j’ai réalisé très vite que, quand vous vous interrogez sur la vie qu’ils mènent, il devient difficile de ne pas prendre de photo ». Ces photos sont d’ailleurs
 
La représentation de la mort rode autour de cette exposition, cette solitude ancrée au plus profond de quelques uns dont il ressort cette fragilité extrême de l’être face à la fin, cet allée de cimetière, cette enfant derrière des barreaux, ces visages qui semblent attendre…
Cette jeune fille aveugle où brûlée, je ne sais qui vous brûle le regard dès l’entrée dans l’exposition… et puis cette photo de l’homme qui regarde à travers la vitre une femme, regarde t-il, est-ce un reflet dans le reflet, elle reste la plus énigmatique et belle de cette exposition pour moi…il y a aussi ce baisé, rapproché à l’extrême tentation d’immortalisation du présent, enfin d’un présent passé, si rapide et fugace…cette image horrible et insoutenable d’un demi chien, c’est bien la mort qui rôde ici bas, on dirait pourtant qu’il va presque se réveiller ou que ce n’est pas possible, mais de près, la réalité est tranchante et l’horreur bien présente….et puis surgit cette photo de petites filles, derrière une porte nimbée de lumière, l’espoir renaît…